Un chargé de la veille Internet à l’Élysée vient d’être nommé afin de vérifier tous les contenus parlant du président Sarkozy.
Entre recherche de diffamation et liberté d’expression, quand le politique ne comprend rien à l’Internet !
Un nouveau poste à été créé dans l’entourage du président de la République : il doit se charger de surveiller le “buzz Internet” et tout ce qui se passe sur la toile autour de Sarkozy afin d’être plus réactif face aux fausses rumeurs, à la désinformation, aux diffamations (et à tous les propos le concernant ?)
Techniquement parlant, cela semble complètement démesuré. Alors, nous proposons plusieurs interprétations :
– Soit ils n’y comprennent rien à Internet et n’ont pas eu la chance de penser que l’entreprise était démesurée ;
– Soit c’est une nouvelle proposition du président afin de réduire l’emploi : des dizaines de postes devraient être créés si la cellule souhaite couvrir l’ensemble de la toile et des publications quotidiennes. De plus, on suppose que la recherche concernera tous les articles, postes, blogs, etc. incluant le mot Sarkozy. La vérification concerna donc tous les articles, qu’ils soient diffamatoires ou non. Où est passée la présomption de bonne foi ? On ne fait donc plus confiance au directeur de publication de ces sites… ;
– La recherche suppose la mise en place d’une surveillance permanente du réseau. Dans ce cas, quid de la liberté d’expression ? Alors que le président souffre de nombreuses critiques de personnalisation du pouvoir et monarchie élective, il est maintenant clair que cela s’oriente vers un contrôle total de l’image présidentielle. La recherche de diffamation sur le Web va à l’encontre du principe de liberté d’expression. Certes, les articles 29 et 30 de la loi sur la liberté de la presse évoque la diffamation à l’égard de l’État et de ses agents, mais cela nous semble disproportionné. En tant que chef de l’État, le président sait pertinemment qu’il est sujet aux critiques.
Internet est un média amplificateur d’informations diffamatoires, mais c’est aussi et surtout un moyen d’expression et un espace de libertés. On ne saurait tolérer un tel contrôle de la toile, surtout par un organe subjectif et partial.
Nous serons donc très attentifs à l’évolution de cette cellule et aux dispositions qu’elle prendra…
En tout état de cause, il est certain que la liberté d’expression et la sentiment de liberté sur la toile va en être la première victime !